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Il était une fois, les Rolling Stones à Tanger!

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Farid



A la fin des années 80, les légendairs Rolling Stones s'installent cinq jours durant à Tanger, la belle ville du nord marocain pour le tournage d'un clip. Grâce aux témoins de l'époque, nous avons pu reconstituer leur virée tangéroise.

Flashback:
Mi-avril 1989, sur le tarmac de l'aéroport international de Tanger, Karim, un jeune jet setter, attend des invités de marque qui ont pour noms Mick Jagger, Keith Richards, Ron Wood, Charlie Watts et Bill Wyman : les Rolling Stones ! “On avait un ami anglais commun qui m'a appelé quelques jours avant, pour m'annoncer que les Stones
devaient arriver à Tanger et pour me demander par la même occasion si je pouvais les accueillir puis les emmener à l'hôtel”, raconte Karim avant d'ajouter : “Comme chacun peut l'imaginer, ce genre de demande ne se refuse pas”.

Genèse d'une visite
Si les Stones ont jeté leur dévolu pour quelques jours sur la ville du Détroit, ce n'est pas seulement pour son shit dont ils disent, nous rapporte-t-on, qu'il est “le meilleur qui soit”, mais pour tourner un clip avec les Jajouka, ce groupe légendaire marocain, vieux déjà de quelques siècles et originaire du village qui porte le même nom. La première rencontre remonte à la fin des années soixante : l'écrivain Paul Bowles, et le peintre anglais Brion Gysin, fascinés par cette musique ancestrale, se pressent d'en parler à leur “pote” des Stones, Brian Jones. Celui-ci débarque à Tanger en 1968, une nuit, le temps d'enregistrer avec Jajouka un disque qui ne sortira qu'en 1971, en son hommage, deux ans après sa mort. La suite de l'histoire est encore plus exaltante. Au milieu des années quatre-vingt, Bachir Attar, leader des Jajoukas, fait un rêve prémonitoire dans lequel il se voit en train de jouer avec Mick Jagger. Sans trop y croire, il demande aussitôt à sa femme, la photographe américaine Cherry Nutting, d'envoyer une lettre au chanteur. A sa grande surprise, quelques semaines plus tard, il reçoit un coup de fil très tard dans la nuit : “Mick m'annonçait qu'il voulait venir à Jajouka avec une quarantaine de musiciens pour y enregistrer un album. Malheureusement le type envoyé pour les repérages a considéré que techniquement ce n'était pas faisable chez nous, alors on s'est rabattu sur Tanger”.

Un accueil des plus discrets
Le jour J, l'accueil n'a cependant rien d'exceptionnel. Aucun officiel marocain n'a fait le déplacement, les fans non plus d'ailleurs, et la sécurité de l'aéroport ne semble pas avoir été revue à la hausse. Seul élément inhabituel, les quelques paparazzis et caméramans étrangers, vraisemblablement bien informés, qui se sont installés en début de matinée un peu partout sur les terrasses de l'aérogare. “Non seulement les Stones ne voulaient rien d'officiel, mais ils ont exigé d'avance que leur séjour se déroule dans la discrétion totale”, souligne Karim.

Sur le coup de 16 heures, l'avion de la British Airways, en provenance de Londres, et qui doit poursuivre sa route vers Gibraltar, atterrit en terre tangéroise. Mick est le premier à se montrer, suivi des autres membres du groupe ainsi que d'une équipe de la BBC, venue couvrir l'événement. Quelques semaines plus tard, la chaîne anglaise produira un document exceptionnel, intitulé The Rolling Stones in Morocco, relatant les escapades de Mick et compagnie. A leur descente d'avion, les cinq rockers, en jean, tee shirt et Santiag, n'ont pour seul bagage qu'un tout petit sac à main chacun. “Ils avaient là-dedans en tout et pour tout deux jeans, quatre slips, quatre tee shirts, et une brosse à dents”, se souvient aujourd'hui un ancien employé du mythique hôtel El Minzeh qui les a servis à l'époque. “à première vue, se souvient Karim, on s'attend à avoir devant soi des gars exceptionnels, voire dotés de pouvoirs surnaturels, mais au final, ce sont des mecs tout à fait simples et ordinaires qui s'habillent et qui parlent comme n'importe qui. Par contre le plus choquant et effrayant chez eux, c'est leur physique. Ils sont tellement cadavériques et tellement usés qu'on comprend rapidement à quoi ils carburent pour être aussi performants sur scène”. Une chose est sûre, d'après les dires des quelques témoins de la scène : “dès leur descente d'avion, ils n'avaient vraiment pas l'air dépaysé, on sentait bien qu'ils étaient comme chez eux”. D'ailleurs aux mots de bienvenue de Karim, Mick donnera une réplique que son hôte a depuis gravée littéralement dans sa mémoire : “I know Tanger for long time, guy. I like El Hafa, Socco, and Cap Spartel, where we smoked too much joins”. Voilà qui est dit.

Et vogue la galère (marocaine)
Cette première journée n'a quand même pas été de tout repos. Il y a eu tout d'abord cette confirmation de réservation qui ne serait jamais arrivée à l'hôtel El Minzeh. Ça s'est quand même très vite arrangé, nos “invités surprises” ont eu droit comme d'habitude aux suites. Pour cela, on a même dû déplacer quelques clients, ravis de savoir qu'ils devaient céder leur place aux géants Stones, mais surtout que leurs chambres étaient gracieusement offertes. “D'ailleurs la direction de l'hôtel ne pouvait pas faire autrement, sinon elle risquait de perdre de très gros clients. Imaginez que, rien qu'au petit déjeuner, c'étaient champagne, saumon et caviar à volonté, le tout dans des suites à 10 000 dirhams la nuit, sans parler des alcools dont la consommation par le groupe dépassait tout ce qu'on pouvait imaginer”, se souvient Karim. Quant aux employés d'El Minzeh, ils se sont frotté les mains au vu des pourboires considérables que les Stones leur offraient. “Il est vrai qu'ils était très généreux avec nous, ils ne donnaient que des billets de cent dollars, évoque l'un d'entre eux, mais l'hôtel devenait bruyant par leur faute. Ils parlaient et riaient très fort, se faisaient des blagues grotesques… toute cette tranquillité à laquelle nous étions habitués, s'évanouissait”. Survient alors le “big mouchkil” : à peine installé dans sa suite, Mick apprend que la douane marocaine n'a pas permis l'entrée sur son territoire du matériel, une énorme table de son. “Mick était furax, se rappelle Bachir Attar, on a passé toute le soirée au téléphone à contacter toutes nos connaissances, il a fallu finalement l'intervention d'une princesse pour débloquer la situation”.

À la tangéroise
En dehors de leur studio improvisé au magnifique palais Ben Abbou où ils enregistrent au bout de trois jours, “Continental Drift”, les Stones ont quand même le temps de prendre du bon temps à Tanger. Alors que le reste du groupe profite du soleil et des bonnes bouteilles au bord de la piscine de l'hôtel, au grand bonheur des autres clients, Mick préfère errer dans les ruelles de la médina. Il rend visite à quelques amis bazaristes chez qui il s'approvisionne en babouches et en gandouras, mais surtout chez qui il prend le temps de rouler un bon joint ou de fumer la pipe (sebsi) dont il raffole. Et puis il se rend dans les cafés mythiques de la ville où il a pris l'habitude de s'installer et de siroter un bon thé à la menthe. Toujours incognito, bien sûr. “Non seulement il n'était pas du tout reconnaissable, mais Tanger est une ville qui est habituée à voir des stars défiler dans ses rues, ce n'est donc pas quelque chose d'extraordinaire”, explique Karim. Ironie du sort, alors qu'il marchait avec Bachir, le leader des Stones, est reconnu… par un clochard complètement défoncé.

Le soir venu, tout le monde s'installe alors chez Abdesslam Kaaboune (voir encadré), ce personnage incontournable de la vie tangéroise, ami intime de Mick et d'un grand nombre de stars internationales. “à sa descente d'avion, l'une des premières choses que m'a demandée Mick, c'était : ‘Où est Kaaboune ?’” D'ailleurs ce personnage est cité dans les nombreuses biographies consacrées aux Stones. Dans sa magnifique demeure qui surplombe tout Tanger, ces derniers sont chez eux. Les témoins racontent qu'il était même difficile de les en faire sortir. “Normal, dira Kaaboune, ils se sentaient très bien ici, loin de tout, de la pression, des fans, du stress… Pour une fois, ils se retrouvaient dans un cercle restreint d'artistes magnifiques, venus de tous horizons. Et puis pour un temps, ils devenaient des gens tout à fait ordinaires comme vous et moi. J'ai toujours en moi cette image de Mick assis par terre, un énorme bocadillo dans les mains, sirotant son thé : on aurait dit un gosse de quinze ans tout simplement heureux”.

Mick et l'handiya
La veille de leur départ, Bachir dîne à la table des Stones au Minzeh. Mick lui fait alors une surprise. “Il était minuit à peu près lorsque Mick s'est tourné vers moi pour me dire qu'il voulait se rendre à Jajouka, avant son départ, pour voir de ses propres yeux d'où tout a commencé”. à six heures du matin les deux complices prennent place dans un grand taxi blanc - ah, si le chauffeur savait qui était sur sa banquette arrière ! - direction Jajouka. Une fois sur place, après avoir visité le peu qu'il y a à visiter dans le coin, “Mick ne voulait qu'une chose : manger. Je me suis retrouvé dans une situation inconfortable puisque rien n'était prévu, l'épicerie était fermée donc on a dû se rabattre sur quelques harchate préparées avec les moyens du bord mais surtout sur des figues de barbarie plantées dans mon jardin et dont Mick a avalé une quantité impressionnante”, raconte Bachir. Ainsi Mick Jagger est reparti du Maroc quelques heures plus tard non seulement clip en poche mais probablement avec… une constipation bien de chez nous Smile

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